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"Cécile Duflot à côté de la plaque dans la Marne"

Il faut se méfier de la télévision. Elle a tendance à déformer les choses.

Telle personne que l'on pensait arrogante peut très bien se révéler humble, et vice versa.

Dans le cas de Cécile Duflot, pas de surprise. Elle ressemble exactement à ce qu'elle paraît: une tête à claques. On aurait bien sûr aimé dire l'inverse. Ne pas rester sur une impression. Trouver que tout le monde il est bio, tout le monde il est Joly. Car on était venu un peu pour ça, au restaurant bio de la rue des Moulins de Reims.

Ce n'est pas parce que je suis parti après l'entrée (une salade de carottes râpées et de betterave rouge) que je ne vais pas faire de la pub. La patronne n'y est pour rien qui nous promettait au choix un délicieux veau Marengo au riz basmati ou une lasagne végétarienne.

Mais que voulez-vous. À voir en face de soi la maman de la petite Térébentine ne pas lever le nez de ses deux téléphones, pire que Nicolas Sarkozy durant sa grande période, ignorer les journalistes qu'elle avait pourtant invités, ça couperait l'appétit même du journaliste le plus alimentaire.

C'est comme ça que doucettement j'ai senti comme une irritation monter, alors que la carotte est censée rendre aimable et la betterave rouge prévenir la démence.

Pour dire les choses autrement, et employer une métaphore champêtre, Cécile Duflot commençait à me les brouter menu. On avait beau faire remarquer à la fille de cheminot que ses deux téléphones même ornés d'un porte-clef avec trois petits moutons, ce n'était pas très écolo et même pour tout dire pas très poli, rien à faire.

Nos remarques tombaient dans le puits sans fond de son regard bovin qui a vu passer plus d'un train.

Les jouets de Cécile

Peut-être que Cécile habituée des télés, des grands journaux, des vedettes journalistes, s'ennuyait-elle à l'idée de commenter la campagne présidentielle d'Eva Joly tellement subtile que des esprits arriérés de la Marne ne pourront jamais comprendre.

Car il faudrait au moins être le grand stratège Sun Tzu pour deviner ce que l'équipe de campagne de Joly prépare à grands coups de vélo-bélier dans le mur !

Peut-être que Cécile la Crécelle en avait-elle tout simplement marre d'entendre sa voix au timbre si particulier qu'elle ferait passer le bruit éreintant du grillon pour un chant de rossignol!

Je ne le saurai jamais. Car malgré l'attrait du veau Marengo (et du riz basmati !), j'ai préféré fuir et laisser notre autiste verte jouer avec ses téléphones comme d'autres jouent avec leur sex toy dans leur bain.

Bruno TESTA - Journal "l'Union" - Reims

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