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Financement et achat du siège du PS à Paris

L'ancien ministre socialiste et président de la Mutuelle des retraités de la fonction publique (MRFP ) était toujours en garde à vue ce matin à 1 heure. Il était interrogé sur les conditions de location puis de vente au PS du siège du parti à Paris L'AFFAIRE de la Mutuelle retraite de la fonction publique (MRFP, ex-UMRIFEN) est entrée hier au coeur de l'appareil socialiste. En effet, René Teulade, ancien ministre des Affaires sociales et de l'Intégration (1992-1993), qui était toujours gardé à vue à 1 heure ce matin, a été interrogé sur les conditions de location et vente du siège du PS, rue de Solférino à Paris. Les policiers cherchent à déterminer si ces opérations ne cachent pas une forme « déguisée » de financement politique par le biais de loyers ou d'un prix de vente « préférentiels ». L'immeuble a été acheté par l'UMRIFEN en 1981 pour 17 millions de francs. La mutuelle, présidée par René Teulade de 1974 à 1992, s'était lancée dans de vastes investissements immobiliers. Ces locaux ont alors été loués par le PS pour un montant annuel de 3 millions de francs. Des difficultés à régler le loyer Selon une source proche du dossier, le parti, dont le 1 e r secrétaire était à l'époque Lionel Jospin, éprouvait les pires difficultés à régler le loyer, qui arrivait parfois en retard dans les caisses de l'UMRIFEN. René Teulade s'en serait alors ouvert à l'Elysée pour qu'une décision soit prise : « Soit le PS rachetait, soit la mutuelle revendait à quelqu'un d'autre », se souvient un cadre du PS. Contactée par « Le Parisien » et « Aujourd'hui en France », la directrice financière du PS dément tout « retard de loyer », mais reconnaît que ces charges étaient « lourdes»» : « dans un souçi de bonne gestion, nous avons souhaité devenir propriétaire ». En 1986, le PS rachète une partie de l'immeuble (1800 mètres carré) pour un montant de 53 millions de francs. « C'était le prix du marché, d'autant que cet immeuble présente pas mal de contraintes (parties communes, pièces peu rationnelles... )», explique-t-on au PS. La mutuelle est restée propriétaire, comme nous l'écrivions hier, de 57 parkings et de 4 appartements représentant une surface de 300 m2. Selon M e Farthouat, avocat de M. Teulade, la vente de l'immeuble est totalement « transparente ». « Mon client est très serein, assure l'avocat. C'était une bonne opération pour la mutuelle, qui a réalisé une plus-value de 15 millions de francs ». Donc, pas de « cadeau » fait au PS. Cependant, après les législatives de 1993 et la réduction du nombre de députés PS, la gauche est entrée dans une zone de turbulences financières. A tel point que le PS a cherché à se séparer de son siège. Une étude réalisée en 1990 - au plus fort du prix de l'immobilier- l'aurait même valorisé à plus de 200 millions de francs, soit quatre fois plus que le prix d'achat. En 1994, le PS en espérait encore 150 millions de francs, mais n'a jamais trouvé acquéreur. Une solution de la dernière chance a même été tentée : échanger l'immeuble de la rue Solférino avec celui détenu par le Crédit Lyonnais, rue Claude Bernard (Paris V e ) et actuellement occupé par le quotidien « Le Monde ». Mais Jean Peyrelevade, PDG du Crédit Lyonnais et proche du PS, a refusé. Après 1995, le PS a finalement renégocié un emprunt à un taux beaucoup plus intéressant auprès du Crédit Foncier et de la BNP. Relations étroites Cet épisode illustre les relations étroites entre la mutuelle et la gauche. René Teulade est d'ailleurs également interrogé sur son logement de fonction, un F4, situé à quelques mètres du siège du PS, dont le loyer annuel était de 156 312 francs (23829,61 ?) pris en charge par la mutuelle. « On aurait pu lui rembourser des frais d'hôtel, explique M e Farthouat. Mon client, qui habite Argentat (Corrèze) n'avait aucune raison de louer un appartement à Paris, alors qu'il occupait ces fonctions à titre bénévole ». Au total, une quinzaine d'administrateurs et cadres de la MRFP étaient encore hier en garde-à-vue. Les premières mises en examen pour « abus de confiance » et « recel » devraient être prononcées aujourd'hui. In : Le Parisien - Christophe Dubois (avec Alain Frédéric) | Publié le 14.02.2002

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