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Législatives 2017 : la charte de Mélenchon pour obtenir un groupe discipliné

Le figaro - Par Marc de Boni  Publié le 31/10/2016 à 18:55

Les 577 candidats de la « France insoumise » devront affirmer leur soutien sans appel au candidat de la présidentielle et à son programme. Un casus belli pour les élus du PCF.

Le document n'est pas encore finalisé mais des épreuves circulent: une charte sera soumise à l'ensemble des 577 candidats de la «France insoumise» qui endosseront l'investiture pour les élections législatives de juin 2017. Il s'agit pour Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens de fixer des cadres et un mode de fonctionnement qui visent à «tourner la page de ce qui n'a pas marché au sein du Front de gauche», actuellement en voie de décomposition. Les aspirants députés devront affirmer, par la ratification de ce texte, leur soutien sans appel au candidat de la présidentielle, une adhésion à son programme l'Avenir en commun, le versement d'une cotisation à l'association de financement de la France insoumise et l'engagement de reconnaître les assemblées citoyennes locales.

«Après la présidentielle, nous voulons obtenir dans la foulée un groupe parlementaire fonctionnel. La charte permettra par exemple d'avoir une étiquette unique et un résultat cohérent à l'issue du dépouillement. En 2012, nous n'avions pas corrélé l'étape de la présidentielle aux législatives», regrette Éric Coquerel, le coordinateur du Parti de gauche. Une «erreur», selon lui, qui a produit une carte du vote Front de gauche de moins en moins lisible à mesure que se succédaient les scrutins du quinquennat. «On ne veut pas s'en prendre spécifiquement aux parlementaires. Mais, durant cette période, nous apprenions parfois les décisions des députés du Front de gauche par voie de presse. Ce n'est pas vraiment démocratique. Il paraît normal d'attendre une démarche plus collaborative», fait valoir l'élu francilien.

Les députés du PCF en ligne de mire

 

Visée par cette charte: la liberté de vote dont les députés du PCF jouissent depuis 1992. Pour certains élus communistes, la charte relève du casus belli. «Mélenchon déteste la liberté de vote. Il veut un retour au fonctionnement de la IIIe Internationale, avec un chef qui dicte la décision», ironise le député André Chassaigne, en référence aux usages du stalinisme. «Il souhaite revenir à l'époque ou nous étions inféodés à la discipline de parti. Mais, en démocratie, les élus ne sont mandatés que par leurs électeurs», renchérit Alain Bocquet, député PCF du Nord.

Ce vétéran du Palais Bourbon en est persuadé: «Cette charte vise à écarter les députés PCF de l'Assemblée», à l'occasion des prochaines législatives. L'état-major de Mélenchon a en effet prévenu: la «France insoumise» sera bien présente dans chaque circonscription, quitte à s'inviter sur les terres des communistes récalcitrants. Au sein du groupe parlementaire, «on ne craint rien ni personne». On espère même, à la faveur de l'effritement du vote socialiste depuis 2012, regagner un peu du terrain perdu, notamment à Saint-Denis, Montreuil ou Gennevilliers, en région parisienne. Une chose est sûre, l'un des principaux verrous qui restent pour obtenir un rapprochement de Mélenchon et des communistes est à débloquer du côté de l'Assemblée.

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