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L'affaire Guérini, une nébuleuse mêlant plusieurs dossiers

 

MARSEILLE, 18 fév 2011 (AFP) - L'affaire Alexandre Guérini, du nom du frère du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône écroué depuis décembre, comporte plusieurs ramifications où des protagonistes se croisent:

 

- l'affaire de la décharge de La Ciotat: exploitée par une société d'Alexandre Guérini, SMA, elle aurait été le théâtre de plus de quatre millions d'euros de malversations impliquant la société Queyras, dont le patron Eric Pascal a été mis en examen. Le président PCF de l'agglomération d'Aubagne, Alain Belviso, est mis en cause. L'extension de la décharge sur un terrain litigieux a vu aussi l'intervention de la préfecture des Bouches-du-Rhône dans des conditions qui interrogent les enquêteurs. Ceux-ci s'intéressent, parallèlement, à la décharge de La Fare-les-Oliviers, dont la délégation de service public était revenue à SMA après un différend entre l'ancien exploitant, filiale de Veolia, et l'agglomération de Salon-de-Provence. La préfecture se serait aussi mêlée de l'affaire.

 

- les marchés publics de la communauté urbaine de Marseille: deux marchés lancés en 2009, portant sur le tri et la collecte des déchets, sont dans le collimateur de la justice, qui soupçonne un trafic d'influence sur fond de grèves. Michel Karabadjakian, l'ex-directeur de la propreté à Marseille Provence Métropole qui a dit aux enquêteurs devoir son poste à l'entremise d'Alexandre Guérini, a été mis en examen. Le président PS de la collectivité, Eugène Caselli, a été entendu.

 

- les marchés publics du conseil général de Haute-Corse: des marchés auraient été passés depuis plusieurs années avec des sociétés écrans du sud de la France contrôlées en sous-main par Patrick Boudemaghe, proche d'un membre présumé du grand banditisme, Bernard Barresi. La justice soupçonne des surfacturations et un haut fonctionnaire insulaire a été mis en examen. Le dossier a démarré en 2008 sur des signalements Tracfin et le contrôle fiscal d'une entreprise de Gardanne, ABT. Son gérant, Damien Amoretti, a travaillé pour la société et la compagne d'Alexandre Guérini, et a obtenu des marchés du conseil général des Bouches-du-Rhône.

 

- le coup de filet de juin 2010: il a vu l'arrestation, sur un yacht Rodriguez, de plusieurs figures du milieu, dont Bernard Barresi et les frères Campanella. On retrouve dans ce dossier Patrick Boudemaghe. Parmi les mis en examen, la compagne de Bernard Barresi qui gère une société de gardiennage, Alba Sécurité, soupçonnée aussi de détournement de fonds. Elle a obtenu des marchés du conseil général et partage une adresse, à Gardanne, avec la société ABT.

 

- une myriade de sociétés soupçonnées de blanchiment: la toile de fond de l'affaire, qui passe par la Suisse, le Luxembourg, le Royaume-Uni, la Pologne, l'Espagne, Gibraltar, Hong Kong, l'Etat du Delaware et Panama. Certains mis en examen en étaient les ayant-droits et détenaient des parts de sociétés d'Alexandre Guérini. Plusieurs millions d'euros auraient circulé entre ces sociétés, ABT, Alba Sécurité et les attributaires de marchés corses. L'un des mécanismes de fraude consistait à facturer des marchandises acquises ou des prestations effectuées par une société de droit français, à une entité intermédiaire à l'étranger qui les refacturait en majorant le montant jusqu'à 800%.

4 JC47 FRS 3422  180211-17h20

ppy/anb/pyj

AFP

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