CERGY, 7 juin 2012 (AFP) - La police estime que le député-maire de Sarcelles François Pupponi pourrait être poursuivi pour "abus de biens sociaux" pour sa gestion de la société d'économie mixte (SEM) Chaleur, selon un rapport policier publié par le Monde, confirmé à l'AFP de source proche du dossier.
Dans ce rapport de synthèse, remis en septembre 2011 au parquet de Pontoise, la brigade financière de Versailles chiffre à 25.800 euros les sommes "indûment dépensées" par M. Pupponi en tant que président de la SEM Chaleur, chargée du chauffage de quelque 40.000 Sarcellois.
"Il ressort de la présente enquête que M. Pupponi puisse faire l'objet de poursuites du chef d'abus de biens sociaux", écrivent les policiers dans ce rapport.
Il revient désormais au parquet de Pontoise, qui a le dossier entre ses mains depuis le début de l'automne, de renvoyer ou non M. Pupponi devant le tribunal correctionnel.
M. Pupponi est soupçonné d'avoir utilisé la carte bleue de la SEM Chaleur à des fins personnelles, entre 2004 et 2006. Selon une source judiciaire, les dépenses incriminées concernent principalement des notes de restaurant et des nuits d'hôtel, à Paris ou en Province.
Le parquet de Pontoise avait ouvert une enquête préliminaire sur cette affaire en 2008, après avoir reçu un courrier anonyme dénonçant de graves dysfonctionnements dans la gestion de la SEM.
Le maire de Sarcelles, ex-bras droit de Dominique Strauss-Kahn, a toujours démenti avoir utilisé frauduleusement la carte bancaire, assurant que les notes de frais incriminées étaient liées à son activité de président de la SEM, dont des négociations de contrats, fonction pour laquelle il n'était pas rémunéré.
Selon une source proche du dossier, "l'enquête a effectivement mis à jour des utilisations litigieuses de carte bleue, des dépenses pas toujours bien justifiées", mais pas "de dysfonctionnements généralisés dans la gestion de la SEM Chaleur" ni "d'emplois fictifs", comme dénoncés par la lettre anonyme.
La procureure de la République de Pontoise qui avait jusque-là la charge de ce dossier, Marie-Thérèse de Givry, a été récemment nommée à la Cour de cassation. Son successeur, Yves Jannier, ancien chef du pôle antiterroriste de Paris, a pris ses fonctions mi-mai.