AFP - 10/09/2014
La ministre de la Justice Christiane Taubira a expliqué mercredi qu'elle ne serait "pas choquée" par l'idée d'exiger un quitus fiscal des candidats parlementaires, certifiant que leurs impôts ont bien été réglés, pour redonner confiance aux Français après l'affaire Thévenoud.
"Sur le plan de l'éthique, tout cela est évidemment inexcusable. C'est déplorable, cela nous fait du tort à tous et contribue à déprimer les Français", a expliqué la garde des Sceaux, interrogée sur France Inter après l'éviction du gouvernement de Thomas Thévenoud pour avoir omis de payer ses impôts pendant plusieurs années.
Mais, a-t-elle noté, "ce qu'il faut retenir, c'est que nos institutions fonctionnent bien, puisque l'autorité pour la transparence de la vie publique a été très vite, une semaine, pour éplucher et contrôler et détecter des anomalies. C'est une performance".
Bien que peu favorable à une "course aux contrôles", la garde des Sceaux a toutefois indiqué qu'elle ne serait "pas choquée" par l'idée d'exiger un quitus fiscal des candidats aux législatives ou aux sénatoriales.
"Je pense que lorsqu'on veut accéder à des responsabilités politiques, il faut un minimum d'éthique. Moi, je ne raisonne pas en multipliant les dispositifs de contrôle a priori. Je pense qu'on peut en appeler à la responsabilité. Un système démocratique doit aussi fonctionner sur la confiance. Mais la confiance n'exclut pas le contrôle", a-t-elle estimé.
"Peut-être que pour une période donnée, pour rétablir la conscience de l'importance de cette exigence morale et pour redonner confiance aux Français, il faudrait envisager des mesures aussi drastiques", a-t-elle concédé.