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"Gourou", "allégeance totale", "secte"... Quand l'hyperprésident Macron agace

La candidature de Christophe Castaner à la tête de La République en marche a été validée en aval par Emmanuel Macron, qui l'a préféré à Benjamin Griveaux pour le poste. Un procédé qui agace aussi bien les opposants politiques que certains proches de la majorité.

Mercredi, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a annoncé sa candidature pour prendre la tête de La République en marche. Un suspens qui relevait plus du secret de polichinelle, Emmanuel Macron ayant approuvé lundi soir la candidature de celui qu’il veut voir prendre la tête du parti.

L’exécutif et le parti sont formels: Christophe Castaner n’est pas encore élu, et ne le sera pas avant le vote du conseil national du parti le 18 novembre. Outre l’expression d’une préférence présidentielle, le processus agace, et pas que chez les opposants.

"C'est dingue! On nous disait que c’était le parti du XXIe siècle. Or c’est le conseil national qui choisit le délégué général et pas les militants! Quand on est Marcheur, la seule liberté qu’on a, c’est de coller des affiches!", tonne par exemple dans Le Parisien de ce jeudi un conseiller de l’exécutif.

Peu de place pour le vote militant

Car le vote du conseil national ne laisse finalement que peu de place à l’expression des militants: le "parlement" du parti est composé de 75% de membres de droit (élus, membres du gouvernement, référents départementaux) et de 25% de militants tirés au sort.

Un député du groupe LaREM à l’Assemblée craint également la main-mise de Christophe Castaner sur les élus s’il garde son poste de secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement: "Le ministre chargé des Relations avec le Parlement est quand même là pour tenir les députés de la majorité. Si en plus Castaner, proche de Macron, dirige le parti, le groupe et le parti seront totalement caporalisés", analyse-t-il dans L'Opinion.

Un système qui donne du grain à moudre aux détracteurs de La République en marche, comme le député PS Luc Carvounas, qui a tweeté mardi: "Donc le nouveau monde de #Macron, c'est choisir seul dans son bureau élyséen #Castaner patron de #LREM. Euh....et le vote des militants?"

"Le gourou a décidé que ce serait le barbu! C’est une secte", lâche, plus direct, un ténor LR dans Le Parisien.

"Macron tue toute volonté d’émancipation et de concurrence potentielle. Il a mis en place un système d’allégeance totale", observe également un ancien responsable socialiste dans L'Opinion, notamment à propos du choix de Christophe Castaner plutôt que Benjamin Griveaux comme candidat.

Des accusations balayées par l’exécutif, dont un conseiller proche assure dans Le Figaro ne connaître "aucun président de la République qui n'ait choisi le président de son parti".

"C'est très logique qu'Emmanuel Macron propose, Christophe sera un rouage essentiel de la majorité. Et si on avait mis une personnalité peu appréciée du chef de l'État, on aurait dit qu'il ne tenait pas son parti…", poursuit-il.

Selon des proches du Président repris par le quotidien, Emmanuel Macron pourrait aussi fournir la liste des 30 membres du bureau exécutif qui sera élu le 18 novembre.

"De toute façon, il faut bien comprendre que LaREM a été fait par Macron, pour Macron, et que tout sera fait pour qu'il soit en capacité de faire un deuxième quinquennat", analyse un membre du parti.

in BFM TV, le Parisien et Le Figaro - 26.10.2017

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