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Bruno Julliard : encore un scandale qui ébranle la mairie de Paris

L'opposition municipale soumet au Conseil de Paris lundi prochain ce qu'elle considère être un conflit d'intérêt majeur qui vise Bruno Julliard, le premier adjoint à la mairie de Paris et proche d'Anne Hidalgo. Explications.

Est-ce un simple faux pas ou l’amorce d’un scandale impliquant les rois de la nuit parisienne et la mairie de Paris, en la personne du 1er adjoint d’Anne Hidalgo, l’ancien président de l’Unef Bruno Julliard ? En charge de la Culture, celui-ci est marié, depuis juillet, à Paul Le Goff, qui vient d’être embauché par la société Noctis, un empire de la vie nocturne parisienne. Noctis propose à la location, « de jour comme de nuit, des lieux d’exception modulables et adaptables à tout type d’événement, localisés au cœur des quartiers emblématiques de Paris : Champs Élysée, Tour Eiffel, Opéra, Montparnasse, Quais de Seine, Bois de Boulogne… » Or c’est Bruno Julliard qui, à la mairie, attribue les concessions de nombreux lieux de fêtes disponibles dans l’espace public parisien.

Dénoncé par des opposants à Anne Hidalgo, le conflit d’intérêts paraît évident. Qu’en est-il vraiment ? On cherche à joindre Paul Le Goff (Science Po, Essec) dont on apprend qu’il a travaillé chez la société financière Oddo. On appelle Noctis et, baladé de service en service, on tombe enfin sur… Paul Le Goff. Bingo ! Décontenancé par notre appel imprévu, celui-ci nous affirme que « tout est en règle » que son cas « a été soumis à la Haute Autorité de la transparence » et ajoute : « Il faut bien que je trouve du boulot ». Il prend les devants sur la question qu’on allait lui poser : « Je démens absolument que Noctis m’ait embauché en contrepartie de l’attribution par Bruno du Showcase ». C’est pourtant ce qu’affirment plusieurs opposants à Anne Hidalgo et à son premier adjoint. Selon eux, un accord aurait été passé entre Bruno Julliard et Laurent de Gourcuff, pape des nuits parisiennes, patron fondateur de Noctis. Ceux-ci comptent évoquer le sujet lors de la réunion du conseil de Paris qui se tient lundi et mardi prochain.

C’est un fait : en aout dernier, au même moment où Noctis embauchait Paul le Goff, la société gagnait l’appel d’offres pour la gestion de l’espace situé sous la culée du Pont Alexandre III, où se tenait jusque là le Showcase, une boite de nuit ayant fait pendant des années le bonheur des jeunes branchés parisiens. Laurent de Gourcuff a annoncé de plus hautes ambitions : faire de ce lieu un « cabaret immersif, avec des spectacles partout ». Tout peut donc arriver dans ce « centre culturel éphémère » rebaptisé Le Génie d’Alex, puisqu’en octobre y a été organisée une soirée très particulière, pudiquement qualifiée de naturiste, puis de libertine. Le scandale couve. Ce qui, apparemment, pose aujourd’hui plus de problèmes à Anne Hidalgo et à Bruno Julliard que les éventuels petits arrangements entre amis, entre la mairie de Paris et les organisateurs des nuits parisiennes. Entre Bruno Julliard, à l’initiative, il y a un an et demi, du rejet brutal de Marcel Campion et de ses forains, et de Laurent de Gourcuff, qui vient de récupérer la terrasse de l’ancien immeuble du Virgin Megastore « le plus haut des Champs-Élysées » avec vue à 360°, qui s’ajoute à la trentaine de lieux insolites, tous transformées en machines à cash. Gourcuff, qui a acheté Les Planches, sa première boîte, à 22 ans se définit comme un professionnel de la restauration, de l'événementiel et du festif. Accor a récemment acheté 31% des parts de la société pour 21 millions d'euros.

In msn.com & « Challenges » - 18 Novembre 2017 - auteur : Airy Routier

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