Cinq cadres de La France Insoumise, dont son chef Jean-Luc Mélenchon, sont visés par une enquête préliminaire qui fait suite à la perquisition houleuse des locaux du parti en octobre 2018.
Plusieurs cadres dirigeants du parti de La France Insoumise, dont son chef Jean-Luc Mélenchon, sont visés par une enquête préliminaire ouverte le 14 mai pour "abus de confiance" et "recel", a annoncé le parquet de Paris ce mardi. Une enquête qui a été confiée à la Brigade financière de la police judiciaire de Paris, selon les informations de BFM TV.
Les "insoumis" Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, Bastien Lachaud, Bernard Pignerol et Muriel Rozenfeld sont en fait soupçonnés d'après le Canard Enchaîné d'avoir réglé "avec le chéquier de la France Insoumise" les amendes dont ils avaient écopé en décembre 2019 pour "acte d'intimidation, rébellion et provocation" dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de la France insoumise.
Leur comportement envers des policiers et magistrats lors de la perquisition en octobre 2018 dans les locaux du parti avait valu aux dirigeants de la FI de verser 26 500 euros de dommages et intérêts aux parties civiles. Un paiement réglé via l'association de la France insoumise et donc soumis à vérifications.
Tout l'enjeu réside dans le fait de savoir si le parti a effectivement payé ces dommages et intérêts et si de l'argent public a été utilisé dans ce règlement, résume l'une des sources contactée par l'AFP.
Ce mardi, Jean-Luc Mélenchon a réagi à ces informations. D'abord sur Twitter, pointant du doigt "une fuite organisée (et rémunérée?) par tweet dit que Madame Champrenault se venge avec une nouvelle enquête préliminaire. De quoi s'agit-il? Je ne sais pas. La justice de Macron c'est ça".
Puis le chef de parti s'est défendu dans un communiqué, intitulé "Les intimidations, ça suffit !". Il y détaille le mode de paiement des dommages et intérêts qui "relèvent eux du civil", écrit-il. "Ils peuvent donc à ce titre être réglés par un tiers. La France insoumise a fait le choix de régler ces dommages et intérêts liés à une perquisition dans ses locaux", assume Jean-Luc Mélenchon.
"Nous dénonçons cette nouvelle instrumentalisation de la justice qui semble être motivée pour alimenter des articles visant à nous intimider et à véhiculer des rumeurs infamantes", conclut-il.
In : Midi Libre - 30 Juin 2020
https://www.midilibre.fr/2020/06/30/enquete-ouverte-pour-abus-de-confiance-contre-melenchon-et-des-dirigeants-de-la-france-insoumise,8957794.php