Jean-Luc Mélenchon a été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny ce 9 décembre, dans l'affaire de la perquisition très agitée au siège de La France Insoumise en octobre 2018 et dont les images avaient été diffusées par Quotidien sur TMC.
"La République, c'est moi !" : le 16 octobre 2018, Jean-Luc Mélenchon prononçait cette phrase devenue virale après la diffusion dans Quotidien des images de cette perquisition houleuse menée au siège de La France Insoumise. Très agité, le leader politique s'était montré particulièrement vindicatif à l'encontre des policiers et magistrats présents sur place dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris, l'une sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017 et l'autre sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés de La France Insoumise.
Cette attitude vaut aujourd'hui à Jean-Luc Mélenchon d'être condamné à trois mois de prison avec sursis et à 8000€ d'amende pour "actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation" comme l'a annoncé le tribunal correctionnel de Bobigny ce 9 décembre. Quotidien avait été la seule équipe de télévision présente lors de cette perquisition, et avait largement diffusé les images de Jean-Luc Mélenchon et d'autres membres de La France Insoumise invectivant les forces de l'ordre et tambourinant aux portes de leur local. Si, sur le moment, Jean-Luc Mélenchon était ravi de voir des caméras présentes pour filmer la scène, il n'avait, par la suite, pas apprécié la tournure que prenaient les événements.
Quotidien blacklisté par La France Insoumise
Deux jours après la diffusion des séquences par Quotidien, le responsable politique accusait les équipes de Yann Barthès d'avoir "complaisamment" fourni ces images à la police. Des accusations rapidement démenties par le présentateur de TMC quelques jours après. ""Jean-Luc Mélenchon ment", avait lâché le présentateur le 18 octobre 2018. "La police ne nous a pas demandé les images, nous n’avons eu aucun contact ni avec la justice ni avec la police", avait-t-il révélé. "Je tiens à rappeler que si nous avons des images de la perquisition, c’est que la France Insoumise a bien voulu nous faire rentrer et qu’à ce moment, vous nous avez demandé de filmer" concluait-il.
À l'ouverture de son procès en septembre dernier, Jean-Luc Mélenchon n'en démordait pourtant pas, assurant également que Quotidien avait monté les images. Le talk-show de TMC avait alors diffusé l'entièreté des images sur Youtube, sans coupes, afin de prouver sa bonne foi. Mais le 22 septembre dernier, Jean-Luc Mélenchon annonçait sur son blog qu'il n'accréditerait plus les équipes de Quotidien sur ses meetings ou lors de ses déplacements. "Le parti médiatique est une composante clé du processus de la guerre judiciaire : il intervient en amont pour déclencher les enquêtes, faire les signalements, harceler l’opinion et les harcèlements et en fin de parcours pour la propagande de mise à mort", écrivait-il.