SAINT-NAZAIRE, 28 août 2012 (AFP) - L'eurodéputé EELV José Bové a estimé mardi que les déclarations du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg sur le nucléaire étaient une "ligne rouge" nécessitant un recadrage du Premier ministre sur la ligne politique qu'entend suivre le gouvernement.
"Pour moi les déclarations d'Arnaud Montebourg, c'est une ligne rouge, là-dessus il va falloir être très clair: c'est au gouvernement et au Premier ministre d'assumer sa responsabilité pour que les engagements qui ont été pris au moment de l'élection présidentielle soient tenus", a déclaré M. Bové lors d'une manifestation de soutien aux opposants du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
"On a besoin que les choses se recadrent parce que quand j'entends M. Montebourg, M. Valls, quand j'entends y compris le Premier ministre sur les gaz de schiste qui a été ambigu, je crois qu'il va falloir que les choses soient recadrées de manière très claire", a estimé M. Bové, alors que 150 tracteurs et plusieurs centaines de manifestants protestaient devant le palais de justice de Saint-Nazaire.
M. Montebourg a notamment estimé que le nucléaire serait "une filière d'avenir".
"Les gens ont voté pour un changement de majorité, ils n'ont pas voté pour qu'on revienne à une logique de développement du XXème siècle", a-t-il ajouté.
"Je dis au Premier ministre: Jean-Marc aie du courage pour changer de politique. Aujourd'hui on a une crise, elle ne se réglera pas par des vieilles recettes du XXème siècle: il faut reconvertir de manière massive l'économie par l'écologie, c'est comme ça qu'on va créer de l'emploi", a-t-il ajouté.
"On se bat aujourd'hui contre le nucléaire, on a un engagement de réduire de 75 à 50% (la part du nucléaire, ndlr), qui n'est pas sufffisant pour nous mais au moins c'est un premier pas", a estimé M. Bové. "Il faut qu'on continue à convaincre pour que demain les Français, comme les Belges, comme les Allemands comme la majorité des européens, décident de sortir du nucléaire".
Concernant la décision de baisser les prix du carburant, M. Bové a estimé qu'il s'agissait d'"une réaction à court terme". "Pourquoi pas si ça peut soulager, le problème c'est que ça va poser le problème de fond: on a des voitures qui consomment énormément, des moyens de transport qui ne sont pas adaptés à la nouvelle donne qui est que on a atteint le seuil de production mondial et donc, forcément il faut changer de modèle", a-t-il estimé.
"A court terme, qu'on aide les gens c'est quelque chose de normal, mais à moyen terme, il faut complètement changer le mode de transport", a-t-il encore souligné.