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  • L'Ile-de-France choisit une plateforme délocalisée: une décision qui tombe mal

    PARIS, 27 juil 2012 (AFP) - Alors qu'Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a demandé aux opérateurs de télécoms de rapatrier en France leurs centres d'appel, la décision de la région Ile-de-France, dirigée par la gauche, d'attribuer un marché à un prestataire installé au Maroc tombe au plus mauvais moment pour le gouvernement.

    "Il y a des règles en matière de marchés publics, elle ont été respectées dans ce cas", a souligné François Hollande, interrogé sur ce choix par la presse au cours d'une visite chez Valéo dans les Yvelines. Tout en disant ne pas être "favorable à une surenchère protectionniste", il a appelé "tous les acteurs publics à la responsabilité" pour favoriser le marché français.

    La décision du conseil d'administration du Stif, prise le 11 juillet par l'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France présidée par le président de la région Jean-Paul Huchon (PS), menace 80 emplois en France

    Le Stif "n'a eu d'autre choix", a écrit le même jour M. Huchon à M. Montebourg, pour justifier sa décision: le code des marchés publics, issu de directives européennes, ne permettant "pas de favoriser l'exécution de prestations sur le territoire national, voire européen".

    Conséquence, le marché a été accordé à une entreprise dont le centre de traitement et d'appels est situé au Maroc, "évidemment moins-disante que sa concurrente dont le centre de gestion est implanté sur le territoire français", reconnaît le responsable régional.

    Pour Valérie Pécresse (UMP), la gauche, "unanime" lorsqu'a été prise cette décision, est "en flagrant délit de contradiction". L'ancienne ministre, chef de l'opposition à M. Huchon au conseil régional, lui demande "d'étudier immédiatement toutes les voies de droit pour relancer ce marché avec pour objectif de préserver l'emploi en France qui doit être la première priorité".

    Jugeant cette décision "aberrante et particulièrement choquante", Yves Jégo (Parti radical) estime que M. Huchon "doit garantir aux Franciliens qui financent le Stif à travers leurs impôts et leur Pass navigo que les emplois concernés seront maintenus en France".

    Pour le secrétaire général du FN, Steeve Briois, "les socialistes plongent dans l'obscénité". "Arnaud Montebourg avait beau fanfaronner en dénonçant les délocalisations des call centers à l'étranger, ses camarades socialistes parisiens ne semblent pas plus gênés que cela", écrit M. Briois.

    Arnaud Montebourg a demandé à M. Huchon de "reconsidérer" la décision, "en remettant l'appel d'offres sur le métier", souhaitant que "dans les services publics, dans la commande publique, nous ne soyons pas prisonniers de règles qui contribuent à délocaliser les emplois".

    Dans la lettre qu'il lui a adressée, M. Huchon juge "nécessaire" de prendre en compte la "concurrence en provenance d'États où les règles de droit social et de droit du travail sont peu exigeantes". Il propose "d'introduire une clause de préférence communautaire" dans les cahiers des charges.

    Selon Frédéric Jousset, co-président de Webhelp qui détient ce marché jusqu'au 1er février 2014, M. Huchon a jusqu'à samedi pour changer d'avis.

    Sa société travaillait depuis 2006 pour le Stif dans le cadre d'un marché public de trois ans, renouvelé en 2009. Elle possède deux centres téléphoniques employant 80 personnes assurant les relations avec les clients ayant droit à des réductions ou à la gratuité des transports en Ile-de-France via un numéro azur.

    Ces centres sont situés à Saint-Avold (Moselle) et Fontenay-le-Comte (Vendée), deux villes de moins de 20.000 habitants. Selon lui, la "société est le plus gros employeur de ces villes".

  • Enquête ouverte sur des soupçons de favoritisme à la Ville de Paris

    PARIS, 11 juil 2012 (AFP) - Le parquet de Paris a ouvert en janvier une information judiciaire après une plainte pour favoritisme portant sur le renouvellement en 2009 d'un contrat d'enlèvement des encombrants de la Ville de Paris, a-t-on appris mercredi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.

    Les faits remontent au 1er décembre 2009, quand la mairie de Paris attribue la plus grosse part du marché des encombrants, divisé en deux lots, à la société PolyUrbaine, filiale de Derichebourg. Sa concurrente, la société EPES (Entreprise parisienne de l'enlèvement et de services), doit se contenter du petit lot.

    EPES a porté plainte avec constitution de partie civile pour favoritisme en juillet 2011 au sujet du renouvellement de ce contrat, a-t-on dit de source judiciaire. Le parquet de Paris a ouvert en janvier une information judiciaire, dont la conduite vient d'être reprise par le juge d'instruction Renaud van Ruymbeke.

    Le contentieux entre EPES et la Ville de Paris remonte au moins à avril 2006, quand la société avait déposé plainte avec constitution de partie civile, déjà sur les conditions de renouvellement du contrat, dont elle était alors l'unique prestataire sortant.

    À la suite d'un appel d'offres, la Ville de Paris avait en décembre 2005 retenu deux sociétés, EPES et Derichebourg, pour se partager le marché de gestion des déchets, divisé en deux lots.

    Une information judiciaire avait alors confiée à la juge parisienne Sylvia Legendre. Mireille Flam, adjointe au maire (PS) du XIe arrondissement de Paris et ancienne présidente de la commission d'appel d'offres, avait été mise en examen.

    L'instruction a finalement été dépaysée vers le tribunal de Lyon en juillet 2010, a-t-on dit de source judiciaire.

    Trois personnes, dont Mme Flam, ont été renvoyées en mars devant le tribunal correctionnel de Lyon, rapporte Le Monde.

    Concernant la plainte d'EPES ayant conduit à l'information judiciaire ouverte en janvier 2012, la Ville confirme les informations du Monde évoquant une procédure déclenchée parallèlement devant la justice administrative.

  • Yamina Benguigui dans un palace de Cannes, le Fouquet's de la présidence normale ?

    par Christophe Greuet - Midi Libre - 5 Juillet 2012

     

    L'affaire aura mis un mois et demi à ressortir dans les médias, alors que les service de presse du Premier ministre devaient la croire enterrer. Dans un portrait de la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui paru hier, L'Express revient sur l'une des "affaires" qui auront émaillé le début de quinquennat de François Hollande, et auront été aussi vite "oubliées". Un membre du gouvernement Ayrault à la terrasse d'un palace cannois, voilà une manifestation d'un goût de luxe qui a coûté cher en d'autres temps…

    18 mai dernier. La France se divise entre deux événements majeurs : les débuts de la "présidence normale" de François Hollande, et le 65e anniversaire du Festival de Cannes. La proximité du peuple contre la surenchère de paillettes. Trois jours plus tôt, le nouveau Premier ministre Jean-Marc Ayrault était nommé par Hollande. 

     

    Nommée deux jours plus tôt

    Le 16 mai, ce même Ayrault présente son gouvernement. Parmi les rares personnalités issues de la société civile à en faire partie, on note la cinéaste Yamina Benguigui, alors nommée ministre déléguée aux Français à l'étranger (responsabilité réduite depuis à la Francophonie lors du mini-remaniement après les législatives). Tous connaissent le côté paillettes de cette artiste d'origine algérienne, amie de longue date de Rachida Dati, et ancienne adjointe à la Mairie de Paris, en charge des Droits de l'Homme et de la Lutte contre les discriminations.

    Voilà donc que ce 18 mai, deux jours donc après la nomination du gouvernement, un tweet de Sébastien Calvet, photographe au quotidien Libération présent au festival de Cannes, qui s'étonne à 18 h 18 via des propos explosifs :

    @SebCalvet Tiens! Yamina Benguigui travaille ses dossiers a la terrasse du martinez a cannes...

     

    Très vite, la nouvelle se répand sur le net. Plusieurs sites proches de la droite et de l'extrême gauche crient au retour de la "gauche caviar". Matignon, qui surveille les réseaux sociaux, découvre la nouvelle. Le sang de Jean-Marc Ayrault ne fait qu'un tour. Deux jours après le début du quinquennat, le spectre d'une deuxième "affaire Fouquet's", qui avait entaché de façon permanente la présidence de Sarkozy, est toujours bien présent. Il faut impérativement endiguer l'affaire.

    On apprend que la présence de Benguigui était programmée avant son entrée au gouvernement, et qu'elle "n'a pas envisagé d'y renoncer – quelle idée !", écrit L'Express, précisant que la cinéaste a ses habitudes au Martinez, l'un des palaces les plus chers de la Croisette. Pourquoi changer ? 

     

    Des "habitudes" au palace Martinez, sur la Croisette

    Le site du Figaro dévoile que Benguigui doit participer à la "mise en place du Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel". Mauvais timing : la cérémonie se déroule en début de festival, avant même que la toute nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, n'y fasse sa traditionnelle visite (elle ne montera les marches que le dimanche 20 mai, pour la soirée du 65e anniversaire du festival).

    Il faut donc absolument empêcher Yamina Benguigui de monter les marches avant Aurélie Filippetti. Jean-Marc Ayrault demande à son directeur de cabinet de lui interdire de fouler le tapis rouge. Il faut également étouffer les rumeurs qui fleurissent sur le web, selon lesquelles le déplacement de Yamina Benguigui aurait été fait aux frais de l'Etat. On précise rapidement dans la presse que ce déplacement était d'ordre "privé", donc aux frais de la nouvelle ministre. Tout comme le Fouquet's… Mais le symbole est égratigné. Benguigui perdra après les législatives une partie de ses attributions. Et le côté "diva" de ministre serait très mal vu au gouvernement.

    Comme un paradoxe qu'il vaut mieux cacher…