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le reniement, c'est maintenant - Page 2

  • Comment Hollande a tué la recherche

    François Hollande avait-il promis, en 2012, d’améliorer le financement de la recherche publique et des universités ? Oui. Dans son discours du Biopole de Nancy, le 5 mars 2012 (que j’avais publié dans son intégralité sur le blog {Sciences²}  alors tenu sur le site Web de Libération. Un discours annoncé à tous les acteurs de la recherche et de l’université par Vincent Peillon comme celui qui allait exposer clairement les ambitions et le programme de François Hollande dans ce domaine. Il y fustigeait la politique de Nicolas Sarkozy : «En dix ans, en intensité de recherche nous sommes passés de la 4e à la 15e place des pays de l’OCDE. Pour un pays qui ne cesse de parler d’excellence, ce n’est pas concluant ! La recherche publique civile, contrairement à ce qui peut se dire, est en forte baisse : les organismes de recherche, l’Agence nationale de la recherche elle-même voient leurs crédits baisser dans des proportions importantes. Pour cette année, 12 % de baisse pour le CNRS et 15 % de baisse pour l’ANR. » Et d’annoncer une politique à l’opposé.

    L’a t-il fait ? Non. Qui le dit ? Bercy, bien sûr, avec ses chiffres. Les opposants de gauche à sa politique. OK. Quelques journalistes. Certains font leur travail. Mais si vous avez un doute sur ces appréciations en raison de leurs origines, faites simple. Il suffit de vous tourner vers les partisans de la politique de François Hollande, dès lors qu’ils se trouvent en situation d’avouer une vérité qui ne leur plait pas.

    Le cri du cœur du sénateur

    Le cri du cœur provient donc d’un sénateur, fidèle soutien du président, Michel Berson. Sénateur de l’Essonne. Impliqué dans les travaux parlementaires sur le budget de la recherche. Connaisseur du sujet en raison son implantation à Orsay et Saclay où se trouvent l’université Paris-Sud, le CEA, de multiples grandes écoles d’ingénieurs, le synchrotron national Soleil, etc. Membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), Michel Berson participait donc à sa longue audition sur la stratégie nationale de la recherche, tenue jeudi 8 décembre, salle Lamartine à l’Assemblée Nationale. J’ai déjà fait référence à cette audition dans une note précédente soulignant l’hypocrisie des propos du secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, Thierry Mandon au sujet des personnels et en particulier des jeunes précaires virés des laboratoires en masse depuis cinq ans.

    de réunion, les langues se délient un peu. Après qu’un participant, un peu horrifié de ce qu’il disait demande à la cantonade « il n’y a pas de journalistes au moins ? », Michel Berson fit cette proposition formidable. « L’Allemagne est à 3 % de son PIB pour la recherche, la France se traîne toujours à 2,3 % depuis 2000 dont 0,8 % pour la recherche publique. Pour rattraper l’Allemagne, avec une recherche publique à 1 % du PIB, il faut une loi pluriannuelle de programmation d’une augmentation de 1 milliard chaque année de notre budget consacré à la recherche publique durant cinq ans. »

    Assis derrière moi, un physicien dont je tairai le nom, qui occupa un poste important au synchrotron national Soleil, ne tint plus. Et explosa de colère : « Mais pourquoi ne pas l’avoir fait depuis cinq ans, avec la gauche majoritaire à l’Assemblée et le proposer maintenant alors qu’elle pourrait bien ne plus l’être en 2017 ! » Curieusement, cette proposition recoupe d’assez près une revendication portée depuis le début du quinquennat par diverses organisations syndicales  (SNCS-FSU, Snesup-FSU, SNTRS-CGT) et par des mouvements comme Sciences en marche, Sauvons la recherche ou Sauvons l’université.

    Le cri du cœur du directeur général de Paris-Saclay

    Michel Berson n’est pas le seul à manger le morceau, lors de cette réunion très peu suivie par la presse. En voici un autre, Claude Chappert, qui jouit de la confiance du gouvernement puisqu’il l’a récemment mis aux manettes de l’opération Paris-Saclay. Ce directeur général de la Fondation de coopération scientifique censée mettre en place le futur campus Paris-Saclay, rien moins que la plus grande concentration de chercheurs du pays, a toutefois un défaut pour le gouvernement.

    Claude Chappert, passé par l’activité de chercheur, titulaire d’une médaille d’argent du CNRS pour ses travaux en micro-électronique, ne sait pas s’en tenir à la langue de bois des hauts fonctionnaires (dé)formés à l’ENA. En fin de réunion, il a lui aussi son cri du cœur : «les taux de succès à l’ANR se sont écroulés… mais les crédits récurrents aussi !», pour indiquer à quel point les laboratoires sont en peine. Et pourtant, il parle du nec plus ultra de la recherche française, connectée aux enjeux industriels et l’emploi de demain. Le graphique ci-dessus montre l’écroulement des taux de succès des projets des chercheurs en réponse aux appels d’offre de  l’ANR. Il s’arrête en 2012, mais depuis la situation s’est encore dégradée. En 2014, le taux de succès de l’appel d’offres principal de l’ANR avait chuté à 8,5 % ! En 2015, malgré la diminution forte du nombre de projets proposés, tant le découragement fait rage dans les labos, le taux est resté inférieur à 10 %. Une catastrophe, entraînant une véritable crise dans le système de l’ANR, avec démissions en cascade de chercheurs membres des comités d’évaluation, ulcérés de se voir mêlé à une sorte de « mascarade », une « loterie » dénuée de valeur scientifique.

    Sciences en marche livrait en 2014 ce petit calcul pour le seul CNRS afin de quantifier la perte des moyens des laboratoires sur la durée. En 2004, la dotation aux laboratoires était de 194 M€ en euros constants valeur 2013 contre 145,2 M€ en 2014. Cette perte de 26 % est une estimation minimale, car entre les deux dates, de nombreuses charges d’infrastructure (entretien des bâtiments, électricité, eau) ont été portées aux budgets des laboratoires, alors qu’elles étaient financées par ailleurs en 2004. Il est intéressant de comparer cette perte aux frais de gestion de l’ANR en 2015, près de 33 millions d’euros en 2014, alors que le travail de cette structure – la répartition des crédits – était auparavant réalisé par les organismes de recherche, les universités ou les services ministériels sans que cela coûte un sou de plus que leurs budgets normaux.

    Coupes budgétaires à répétition

    Geneviève Fioraso et Thierry Mandon ont longtemps cherché à masquer le reniement de François Hollande sur les budgets de la recherche et des universités. En annonçant chaque année des augmentations mirobolantes de crédits.  Sauf que la pratique consistant à voter des crédits en loi de finances initiale (LFI) puis à les sabrer en cours d’année a perduré. En témoigne l’analyse de l’exécution du budget 2014 dans un rapport parlementaire démontrant la disparition de près d’un milliard entre la LFI et la réalité budgétaire. Dans ce rapport (de Michel Berson et Philippe Adnot), il est précisé que la perte pour le budget strict de la recherche publique équivaut à 6 % de son total.

    Même pratique pour les postes d’universitaires annoncés en hausse chaque année. Mais ces créations de poste n’ont même pas suivi l’augmentation des effectifs étudiants. Quant aux postes annoncés, le tarif d’évaporation en cours d’année fait plus que doubler celui des crédits de recherche : le rapport Adnot-Berson estime que 15 % des postes annoncés par le ministère ne sont pas créés, car les universités, devenues autonomes au plan budgétaire, n’ont pas les crédits pour les salaires correspondants. Dans son discours de Nancy, François Hollande s’élevait contre cette pratique de Nicolas Sarkozy – ne pas compenser le transfert de charges du ministère aux universités – aboutissant à l’asphyxie financière des universités et « le gel de nombreux postes ». Un processus aggravé par la vaste réorganisation des universités (autonomie budgétaire, fusions, Comue, IDEX…) qui a donné lieu à la création de postes administratifs et d’équipes présidentielles dont le nombre et les salaires en augmentation très rapide et parfois très loin des standards universitaires ont grevé les budgets.

    Le bilan de François Hollande pour les moyens accordés à la recherche et aux universités est donc net. Non, il n’a pas tenu les promesses de 2012. Et le refus de l’admettre pèse sur la sincérité du débat politique pour les prochaines élections.

  • Un président ne devrait pas dire ça... : un livre, 10 polémiques

    Depuis leur publication, les confessions du chef de l'État n'en finissent plus de provoquer des réactions hostiles.

    «Tout est dans le titre!», se désolent depuis dix jours les derniers soutiens de François Hollande, effarés par le contenu du livre-confessions du chef de l'État. «Un président ne devrait pas dire ça», donc: critiquer les footballeurs ou les magistrats, dévoiler des secrets d'État, raconter en privé l'inverse de ce qu'il promet publiquement... Le chef de l'État a eu beau tenter de s'expliquer, jeudi soir, en évoquant des «phrases sorties de leur contexte», chaque jour apporte son lot de polémiques depuis la publication du livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Pour y voir plus clair, le Scan récapitule les 10 points de conflit successifs.

     

    Les magistrats «lâches»

    Une petite phrase a immédiatement provoqué l'émotion dans le milieu judiciaire. «Tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux...», accuse François Hollande, pointant du doigt «une institution de lâcheté». Des propos «dangereux et injustes» selon le Conseil supérieur de la magistrature, également dénoncés par le premier président de la Cour de cassation et le procureur général. Obligeant François Hollande à s'excuser dans une lettre adressée aux magistrats: «Ces propos sont sans rapport avec la réalité de ma pensée», prétend-il.

     

    Les footballeurs «sans valeurs»

    Dans le livre, François Hollande critique des footballeurs «sans références, sans valeurs», qui sont selon lui «passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation». Le chef de l'Etat ajoute que la Fédération française devrait organiser des «formations» pour les joueurs, «de la musculation de cerveau». Réactions courroucées chez les principaux concernés: même Zinédine Zidane est sorti de son habituelle réserve pour critiquer les propos «dérangeants» du chef de l'État. François Hollande a prévu de rencontrer le patron de la Fédération française de football Noël Le Graët pour s'expliquer.

     

    La femme voilée, Marianne de demain»

    La phrase, sortie de son contexte, a fait bondir la droite et le FN: «La femme voilée d'aujourd'hui sera la Marianne de demain». Dès la publication du livre, les soutiens de Nicolas Sarkozy notamment sont montés au créneau pour dénoncer le «communautarisme» du chef de l'État. L'Elysée a déminé en invitant les lecteurs trop pressés à lire l'intégralité de la citation. Dans la suite de son propos sur la «femme voilée, le chef de l'État développe: «D'une certaine façon, si on arrive à lui offrir les conditions pour son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l'être, capable de porter un idéal.»

     

    Il y a un problème avec l'islam»

    L'islam pose «problème» en «demand(ant) des lieux, des reconnaissances». Mais Manuel Valls s'en est chargé en assurant que l'islam n'était pas «le problème qui poserait toutes les difficultés au pays»». «L'islam de France, comme toutes les religions, a toute sa place en France», a assuré le premier ministre.

     

    Trop d'immigration»

    Autre phrase qui a pu heurter l'électorat du président socialiste: «Je pense qu'il y a trop d'arrivées, d'immigration qui ne devrait pas être là». Si les responsables de gauche sont restés muets sur le sujet, la droite et le FN ont rebondi sur la citation pour dénoncer le «décalage» entre les propos et les actes du chef de l'Etat sur le sujet de l'immigration.

     

    L'avenir de Notre-Dame-des-Landes

    François Hollande a-t-il abandonné l'idée de construire l'aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes? «Le plus probable est que ce projet ne verra jamais le jour», explique-t-il dans le livre. Problématique alors que son premier ministre défend le projet de construction et que les habitants de Loire-Atlantique l'ont approuvé par référendum. Le porte-parole du gouvernement a tenté de déminer en assurant que les propos du chef de l'État avaient été prononcés avant le fameux référendum de juin. Mais il n'en fallait pas plus pour relancer la controverse au plus haut sommet de l'État: opposée au projet, Ségolène Royal souhaite «arrêter les frais», de quoi agacer le premier ministre, qui a confirmé l'évaluation prochaine du terrain et la construction de l'aéroport.

     

    Les quatre assassinats ciblés

    Dans le livre, François Hollande annonce avoir ordonné quatre exécutions ciblées, probablement de terroristes. Les fameuses «opérations Homo» (homicides, dans le vocabulaire militaire, ndlr). La droite a déploré une rupture du secret militaire. La gauche n'est pas moins critique: Jean-Luc Mélenchon a estimé que ces actes relevaient de la cour pénale internationale et même le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault s'est désolidarisé du président, dont il est pourtant proche.

     

    L'«acte de liquidation» du PS

    «Il faut un acte de liquidation. Il faut un hara-kiri» pour le PS, assure François Hollande dans le livre. Le chef de l'Etat aurait voulu en finir avec le parti qu'il a dirigé pour créer une nouvelle structure progressiste, le Parti du progrès. Une ambition qui a heurté la direction de l'actuel PS, à commencer par Jean-Christophe Cambadélis, pourtant soutien du chef de l'État: «C'est une réflexion du président de la République que je ne partage pas», a-t-il réagi.

     

    La justification sur les «sans-dents»

    Dans le livre des deux journalistes, François Hollande revient sur ces mots polémiques qu'il aurait utilisés, selon Valérie Trierweiler, pour qualifier les plus pauvres. «Je lui ai dit: “Je vois des gens qui viennent vers moi dans les manifestations, ce sont des pauvres, ils sont sans dents”», se justifie le président, dénonçant une «trahison» de son ex-compagne. La réplique de cette dernière n'a pas tardé: sur Twitter, Valérie Trierweiler a exhumé ce qu'elle présente comme un SMS que lui aurait écrit ce dernier en 2005: «Je suis avec ma copine Bernadette dans une grande manifestation dans son canton. Dans son discours, elle a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents».

     

    La polémique jusqu'en Grèce

    François Hollande fait état d'un appel de Vladimir Poutine au lendemain du référendum organisé et gagné par Alexis Tsipras sur la dette grecque. Le président russe assure que le gouvernement grec lui aurait demandé «d'imprimer des drachmes (la monnaie nationale grecque avant le passage à l'euro) en Russie car ils n'ont plus d'imprimerie pour le faire». Ce récit de François Hollande a provoqué d'importants remous dans la classe politique grecque, obligeant le gouvernement d'Alexis Tsipras à se justifier et… à se désolidariser de François Hollande.

  • Éducation nationale : le vrai bilan de Najat Vallaud-Belkacem

    Ce lundi 29 août, Najat Vallaud-Belkacem tenait la réunion de rentrée de son ministère. Pour Jean-Rémi Girard, son bilan rue de Grenelle se résume à une action brouillonne mêlée à un art mensonger de la communication.

     

    Le Figaro – 30 Aout 2016 - Jean-Rémi Girard est professeur de français et vice-président du SNALC-FGAF.

     

    À l'entendre (lors de sa conférence de presse) et à la lire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. L'École a été refondée, l'échec scolaire va être vaincu, et les rares inquiets vis-à-vis de la politique menée vont progressivement être convaincus. Rendez-vous en… 2025 (!!!) pour faire le point.

    La réalité, hélas, est quelque peu différente. Car, à moins d'un an des présidentielles, le bilan de Najat Vallaud-Belkacem n'est pas brillant. D'ailleurs 21% des enseignants seulement sont en accord avec les choix politiques faits, d'après le baromètre UNSA de 2016 (syndicat pourtant très favorable aux réformes entreprises). Que s'est-il donc passé?

    La plus grande part de la communication a été faite autour des fameux 60 000 postes crées. Vous pensiez que cela voulait dire 60 000 professeurs en plus devant les élèves? Que nenni! Entre le rétablissement d'une formation initiale (qui était nécessaire, mais a été fait n'importe comment), les postes non pourvus aux concours, les autres catégories de personnels incluses elles aussi dans le chiffre, on peine à y voir clair.

    Une certitude: le nombre d'élèves par classe a… augmenté. Autant dire que, dans les salles des professeurs et les salles des maîtres (quand ces dernières existent), on l'a un peu mauvaise.

     

    Fer de lance de la politique ministérielle, la fameuse réforme du collège et celle, conjointe, des programmes, vire au casse-tête. Des programmes sur des cycles de 3 ans alors que l'on a les élèves qu'une seule année en face de soi. La suppression de tout ce qui dépassait (le latin et le grec parvenant encore à survivre, mais avec des horaires atrophiés). De l'accompagnement personnalisé en classe entière et sur les heures de cours (cette blague!). Des projets obligatoires parfaitement bureaucratiques, à articuler avec les programmes sus-nommés, on ne sait trop comment.

    Moins de français en sixième pour les élèves en difficulté, alors que les études même du ministère montrent que la maîtrise de la langue à l'entrée au collège se dégrade depuis plus de 20 ans. En bref, une fois encore, les bons sentiments conjugués à une forte dose d'idéologie pédagogique (et à un soupçon d'intérêt économique) ont donné naissance à un machin qui, au mieux, ne servira à rien. Les collègues se débrouilleront pour tenter de continuer à enseigner correctement au milieu de la multiplication d'injonctions et des obstacles bureaucratiques placés sur leur chemin. Dans cinq ans, on les accusera de ne pas avoir compris la réforme, on dira qu'on n'est pas allé assez loin, et on refera la même chose, en pire. On a l'habitude, désormais.

    On n'oubliera pas quelques traits de génie supplémentaires. La «priorité au primaire», qui s'est évanouie dans la nature. La suppression intégrale du redoublement, sans rien mettre en place pour aider les élèves perdus. Le refus de faire un bilan objectif de la réforme du lycée précédente — et pour cause, vu qu'elle ressemble à s'y méprendre à une certaine réforme du collège… Il ne faudrait pas non plus trop faire savoir à quel point ce que le ministère met en place ne fonctionne pas.

    On appréciera certaines choses, comme la remise à plat de tous les métiers et des carrières qui vont avec, même si annoncer une revalorisation salariale pour 2017 est un peu «gros». Qu'on se rassure, pour la plupart des collègues, elle ne compensera pas la perte de pouvoir d'achat qu'ils subissent.

    La ministre communique. Beaucoup. Et ment. Beaucoup.

    Mais s'il n'y avait qu'une seule chose à retenir du passage de la ministre rue de Grenelle, c'est la communication. Qu'on soit bien d'accord: ce n'est Najat Vallaud-Belkacem qui «fait» les réformes, mais la technostructure. La ministre rend quelques arbitrages, mais l'essentiel est produit par d'inamovibles hauts fonctionnaires. En revanche, la ministre communique. Beaucoup. Et ment. Beaucoup. Elle invente des heures de français supplémentaire au primaire, qui correspondent en fait aux heures de cours des autres matières. Elle fait croire que 70% des collégiens vont faire du latin, alors qu'elle a porté un coup terrible à cet enseignement, qualitativement et quantitativement. Elle laisse penser que les langues vivantes, notamment l'allemand, sortent renforcés de la suppression d'environ 40% des classes bilangues et de 100% des sections européennes. Et ça n'en finit pas. Au fond, c'est probablement autant pour sa communication que pour ses réformes que la ministre suscite un tel rejet. Qu'on mène une politique inefficace et même nuisible est une chose. Qu'on fasse passer ceux qui sont, in fine, en charge de l'appliquer pour des idiots qui n'ont rien compris à coup de contre-vérités dans tous les médias en est une autre.

  • "Pas eu de bol", "c'est dur": la droite fustige des propos de Hollande

    AFP

    Publié le 19/08/2016 à 14:16 | AFP

     

    Plusieurs élus de droite, du centre et du FN ont fustigé vendredi des propos de François Hollande, qui confie dans un livre des journalistes Antonin André et Karim Rissouli qu'il n'a "pas eu de bol" concernant l'inversion de la courbe du chômage et qu'être président, "c'est dur".

    L'ouvrage "Conversations privées avec le président" s'ouvre sur cette confidence faite aux auteurs en novembre 2013 : "C'est dur, bien sûr que c'est dur. Beaucoup plus dur que ce que j'avais imaginé".

    Sur sa promesse d'une inversion de la courbe du chômage, François Hollande reconnaît avoir "eu tort" de la réitérer lors de ses voeux aux Français en 2012, mais note : "Je n'ai pas eu de bol ! En même temps, j'aurais pu gagner".

    Sur les réseaux sociaux, les réactions se sont multipliées, à droite. "Lamentable règne de François Hollande. +Pas de bol+, +c'est dur+, dit le fantoche. Qu'il s'en aille, vite ! Pour que la France retrouve un Chef", a lancé sur Twitter le porte-parole du parti Les Républicains (LR) Guillaume Larrivé.

    "Tout est dit. La politique au gré du hasard", a aussi raillé Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat.

    "Hollande reconnaît enfin qu'il n'a pas les épaules pour présider la France, il restera dans l'histoire comme un malentendu !", a de son côté critiqué le député Eric Ciotti. Un constat partagé par Philippe Gosselin, selon qui, si "+c'est dur+ (...) ça se voit: quinquennat brouillon. France mal gouvernée depuis 4 ans", a-t-il tweeté.

    "François Hollande est peut-être trop occupé à se plaindre pour se rendre compte que les Français souffrent de ses mauvais choix, de ses non-sens et de son immobilisme. Ne pas trouver de travail, ça +c'est dur+. Se serrer la ceinture pour payer ses impôts (...) renoncer à ses vacances pour joindre les deux bouts (...) ne pas se sentir en sécurité dans son propre pays, ça +c'est dur+. François Hollande devrait prendre ses responsabilités et assumer son rôle", a taclé, dans un post Facebook, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi.

    "Pas de bol sur le chômage : un aveu d'échec terrible avant de jeter l'éponge ?", a demandé, sur Twitter, le chef de file des députés UDI Philippe Vigier.

    Florian Philippot, l'un des vice-présidents du Front national, s'est aussi interrogé: "En fait, le programme de F. Hollande c'était un jeu à gratter ?"

    19/08/2016 14:15:35 -  Paris (AFP) -  © 2016 AFP

  • Macron: "L'honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste"

     BFMTV - 19/08/2016 à 19h25 Mis à jour le 19/08/2016 à 22h01

    En visite en Vendée pour ce qui constitue sa rentrée politique, le ministre de l'Economie s'est fendu d'une petite provocation qui ne manquera pas de faire réagir ses homologues du gouvernement.

     Une sortie des plus remarquées, sous le signe de la transgression. Emmanuel Macron peaufine sa rentrée politique, qui s'annonce explosive, et s'est rendu ce vendredi en Vendée, pour une visite très symbolique à la suite de sa pause estivale. Il a ainsi parcouru le site du Puy du Fou, le lieu de spectacles médiévaux, de Philippe de Villiers qui l'a accueilli à l'entrée du parc avec son fils. Un déplacement à caractère économique pour l'actuel ministre de l'Economie, mais comparable à une véritable provocation pour celui qui a déjà suscité la colère de ses homologues au gouvernement après l'organisation de plusieurs meetings et le lancement de son mouvement En Marche!.

     "Je ne suis pas socialiste"

    Bien conscient de la situation, Emmanuel Macron ne s'est pas arrêté là. Alors que des journalistes s'étonnaient qu'il s'affiche aux côtés d'une personnalité politique comme Philippe de Villiers, il s'est fendu d'une petite phrase qui ne manquera pas de faire réagir:

    "L'honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste", lance-t-il devant plusieurs médias, dont la caméra de BFMTV.

    Le jeune ministre précise ensuite sa pensée, en admettant appartenir à un "gouvernement de gauche", tout en étant avant tout "ministre de la République" qui se doit de "servir l'intérêt général". Et de conclure: "Ce qui doit rassembler tous les dirigeants politiques et ce derrière quoi se retrouvent les Français."

    La journée a dû être riche en émotions pour le ministre car il a assisté à un spectacle de gladiateurs intitulé Le signe du triomphe à l'issue duquel il a levé le pouce afin d'épargner la vie fictivement menacée d'un Gaulois. Après quoi, il a pris les rênes d'un char tiré par quatre chevaux. Une scène qui a inspiré une métaphore hippique à Philippe de Villiers: "C'est la première fois que je vois un ministre conduire un char avec autant d'audace et surtout cette capacité à apprendre. Il a écouté le conducteur. Il a fait un premier tour qui était de bonne qualité et un deuxième tour fulgurant. (...) Je pense qu'il y a pour M. Macron, devant lui, un avenir pour conduire toute sorte de char".

    "Je l'ai été"

    Mais son pas de côté vis-à-vis du socialisme n'est qu'un énième rebondissement dans le dossier de son appartenance ou non au principal parti de la gauche. En février 2015, toujours sur notre antenne, Emmanuel Macron avait confirmé ne plus être "encarté" en Parti socialiste. "Je l'ai été", avait-il nuancé. La mise au point de ce vendredi ne surprendra pas Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS ayant déjà affirmé que "non", Emmanuel Macron n'était pas socialiste.

  • Hollande cumule les nominations de proches

    Lionel Venturini - l’Humanité – 12 Juillet 2016

    Pour lui permettre d'atténuer les dissensions internes, François Hollande récompense ses fidèles

    Le président François Hollande « envisage de nommer » Bernard Roman, le député socialiste de Lille, « comme président de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières » (Arafer), le gendarme du rail. Un projet qui pourrait offrir quelques avantages. Ne pouvant cumuler la direction de l’Arafer et son siège de député, Bernard Roman, doit abandonner la première circonscription du Nord. Un siège qui pourrait intéresser le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, à la recherche d’un mandat parlementaire.  Une nomination qui succède à une autre. Le président à aussi fait savoir que Philippe Mauguin pourrait prendre la tête de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Cette nomination sera effective lorsque les deux commissions, du Senat et de l’Assemblée auront auditionné et validé le candidat. Les présidents des groupes LR et UDI de l’Assemblée et du Sénat dénoncent « un recasage » politique « inacceptable ». Faisant fi des quolibets, François Hollande récompense ses fidèles. Ce qui lui permet d’atténuer les risques de dissensions internes.

  • Le coiffeur de Hollande payé 9895 € par mois

    Un coiffeur est affecté à la chevelure présidentielle depuis mai 2012 pour 9895 euros de salaire brut mensuel, écrit Le Canard enchaîné dans son numéro à paraître demain.

    Le contrat de travail d'Olivier B., "coiffeur personnel du chef de l'État", a été signé le 16 mai 2012 par la directrice de cabinet de l'Élysée à l'époque, Sylvie Hubac, précise l'hebdomadaire. Ce contrat indique qu'Olivier B. est "recruté en qualité d'agent contractuel (...) pour la durée du mandat présidentiel en cours", poursuit Le Canard, selon lequel son "CDD de cinq ans lui vaut une rémunération brute cumulée de 593.700 euros". Ces émoluments s'accompagnent "d'éventuelles indemnités de résidence et autres avantages familiaux", ajoute l'hebdomadaire.

    L'Élysée n'était pas joignable ce soir pour réagir à ces informations, mais l'hebdomadaire satirique assure que "l'Élysée confirme sur toute la ligne". Le Canard enchaîné précise également qu'Olivier B. doit être totalement disponible et suit le président dans la plupart de ses déplacements. Il cite même l'article 5 de son contrat de travail, où "Monsieur B. s'engage à observer, pendant et après l'expiration de son contrat, le secret le plus absolu sur les travaux qu'il aura effectués ou les renseignements qu'il aura recueillis".

    Par Lefigaro.fr avec AFP - Mis à jour le 12/07/2016 à 19:26

  • Évry : un employé municipal suspendu après avoir comparé Manuel Valls à Hitler

    Le Figaro - Publié le 18/05/2016 à 12:29

    Un employé municipal d'Évry, fief de Manuel Valls, a été suspendu pour quatre mois de ses fonctions par le maire de la ville. Il avait partagé sur Facebook des photomontages du premier ministre grimé en Hitler notamment. La justice a été saisie.

    Un employé municipal de la ville d'Évry a été suspendu de ses fonctions pour quatre mois après avoir partagé sur les réseaux sociaux deux photomontages douteux sur Manuel Valls, selon Le Parisien. Sur l'un d'eux, le premier ministre est grimé en Hitler, avec la moustache et le bandeau nazi autour du bras où, seule la croix gammée est remplacée par la rose , emblème du PS. Sous le montage est inscrite la phrase: «Bossez et fermez vos gueules!». Le second prend la forme d'une question du code la route. Manuel Valls est juste devant une voiture et cinq choix s'offrent alors: «A. Je conserve mon allure; B. J'accélère; C. Je marque l'arrêt sur sa tête et je fais patiner mes pneus; D. Je stoppe et le castre avec un coupe-ongles; E. Je le quenelise avec la borne blanche». Des montages presque insultants qui ont déclenché une vive polémique.

  • Le "fascinant" retournement de veste des ministres écolos sur l'usage du 49.3

    Que reste-t-il des convictions des ministres écolos depuis leur entrée au gouvernement ? Fermement opposés au 49.3 pour faire adopter la loi Macron quand ils siégeaient à l'Assemblée et au Sénat, Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé défendent désormais le passage en force du projet de loi travail présenté par leur collègue Myriam El Khomri.

    Sortir la langue de bois pour avaler une couleuvre. À Cyrille Eldin (Canal+) qui lui demandait s'il ne trouvait pas dommage d'imposer cette loi sans discussion ni vote des parlementaires, Jean-Vincent Placé, secrétaire d'État chargé de la simplification, lui a répondu tout sourire : "C'est un élément institutionnel d'action du gouvernement et on l'utilise". Il y a un an à peine sur BFMTV, le sénateur Placé se disait pourtant "opposé depuis toujours" à l'usage du 49.3 car selon lui "sous la Ve République, quand on a une majorité, il faut aller au bout de la discussion". 

    Tweet Emmanuelle Cosse.jpgEmmanuelle Cosse, désormais devenue ministre du Logement et de l'Habitat durable, n'avait pas non plus été tendre avec le gouvernement qu'elle a depuis rejoint :

     Jean-Vincent Placé.jpgvoir la vidéo : http://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01590560/src/u0x003


    Moins spectaculaire sur la forme, le retournement de veste de Baraba Pompili demeure bien réel sur le fond. La secrétaire d'État chargée de la biodiversité soutient "sans gaieté de cœur" le coup de force de Manuel Valls car "au moins on avance" s'est-elle réjouie sur Public Sénat. Une marche forcée qu'elle condamnait avant de rejoindre le gouvernement. "Ce n'est pas une bonne méthode de travail" regrettait la députée EELV en février 2015 sur BFMTV.

    in http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/13/article-49-3-jean-vincent-place-barbara-pompili-_n_9947290.html

     

     

  • Ivre au volant avec ses enfants, la députée PS Catherine Troallic rentre à pied sans amende !

    Comme le révèle le Havre Libre ce vendredi 13 mai, la députée PS de Seine-Maritime Catherine Troallic, a été contrôlée en état d'ébriété au volant de sa voiture le 8 mai. La députée, qui circulait au Havre, était accompagnée de ses deux enfants à l'arrière. Le contrôle d'alcoolémie par les forces de l'ordre s'est montré plutôt clément selon le quotidien.

    Interpellés après à un appel téléphonique qui informait qu'une voiture zigzaguait sur la voie publique, les gardiens de la paix sont intervenus. Une source judiciaire témoigne :

     «Comme à leurs habitudes, en telles circonstances, les policiers ont fait souffler la parlementaire. Malheureusement pour elle, le dépistage s'est révélé positif.

    La logique aurait donc voulu que la députée soit transférée au commissariat. Elle aurait été alors soumise à l'éthylomètre afin d'avoir son taux d'alcoolémie plus précis. La procédure habituelle... Seulement, la députée a finalement été invitée par les policiers à rentrer chez elle à pied. »

    Traitement de faveur pour cette élue de la République donc ? Pas le moins du monde assure la députée. Contactée le 11 mai par le Havre Libre, Catherine Troallic donne sa vision des faits :

    «Je sortais de chez des amis, j'avais bu deux verres. Oui, c'est vrai, le dépistage s'est révélé positif, mais je n'étais pas en état d'ébriété; d'autres paramètres peuvent influencer sur le résultat du test. Quant au choix du commissaire de police, je pense très clairement qu'il a pris sa décision en se fondant sur mon comportement d'automobiliste et non sur ma qualité de parlementaire.»

    Reste à connaître ces "autres paramètres" qui peuvent justifier le contrôle positif de la députée.